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                       LES DU VERNEY.                     303

s'égare et qu'il entre dans le domaine de la fantaisie. Voilà
où il faut chercher la véritable originalité de Buffon. Si
vous voulez connaître l'homme, lisez-le             c'est lui-
même qui l'a dit.
    Il faut donc le reconnaître, avant Buffon des essais heu-
reux avaient été faits dans le but de surprendre les secrets
de la création. Notre du Verney fut, au jardin du roi, un
de ces chercheurs, et ses observations patientes et sa-
gaces n'ont pas été sans profit pour ceux qui sont venus
après lui.
    Il fit d'importantes contributions à l'histoire naturelle
des poissons qu'il étudia sur les côtes de Bretagne, en
1679 et l'année suivante près de Bayonne de concert avec
M.delaHire qui reproduisit avec le crayon ce que son
collègue avait découvert avec le scalpel. Ce fut à cette
époque qu'il reconnut l'existence des organes de l'audi-
tion chez les poissons : elle avait été niée jusqu'à lui par
tous les naturalistes.
    Il ne laissa passer aucune occasion de disséquer les
animaux qui moururent à la ménagerie ou au jardin du
Boi : les mémoires de l'Académie contiennent un grand
nombre de ces autopsies « "Un renard, nous dit M. Joseph
« Bertrand, un blaireau, une fouine, une civette, un
« putois, une belette, plusieurs salamandres, un camé-
 c léon, une gazelle, un sapajou, un ours, un hérisson,
 e
 « une cigogne, une tigresse, un dromadaire, une chouette,
 « un esturgeon et une oie vivante dont on examina les
 « organes respiratoires, se succédèrent dans les séances
 « ( de l'Académie des sciences ) du samedi sur la table
 « de dissection. Mais la plus éclatante et la plus mémo-
 c rable de toutes les dissections fut celle d'un éléphant
  e
 « de la ménagerie de Versailles. Le roi y assista ; l'opé-
 « ration eut lieu à Versailles. Elle était commencée depuis