page suivante »
302 LES DU VEUNEY. brés, eut une grande part dans les progrès que la science de l'homme accomplit au dix-septième siècle. A coup sûr ses grands et utiles travaux ne sont pas restés étrangers au lustre dont devait briller la Société royale de chirurgie au siècle suivant. Ses leçons et celles de ses élèves con- tribuèrent à former ces grands opérateurs, dont l'instruc- tion et le talent tirèrent la chirurgie de l'état de subjec- tion dans lequel elle était restée vis à vis de la médecine. Du Verney fut donc pour l'art qui s'enseignait à l'Ecole de Saint-Côme ce que le généreux de la Peyronie devait être pour les intérêts matériels de la profeà sion, car on ne peut iui refuser d'avoir été le restaurateur des études anatomiques. IV Vicq-d'Azyr, qui surpassa tous ses maîtres dans l'art difficile du panégyriste, voulant sans doute, dans son éloge de Buffon, embellir les traits d'un portrait auquel il semble pourtant qu'il n'y ait rien eu à ajouter pour le rendre par- fait, prétend qu'aucun autre avant le peintre de la nature n'avait étudié en France l'histoire naturelle. A peine, d'après lui, peut-on citer Réaumur comme ayant fait des tentatives dans cette voie en étudiant les mœurs des insectes. Mais ce n'est point à de telles sources qu'il convient de lire l'histoire : le grain d'encens de rigueur dans les éloges académiques y obscurcit toujours un peu la vérité. — Certes, l'œuvre de Buffon reste grandiose et marquée au coin - d'un immense talent en dépit de l'amoindrissement qu'y apportent les travaux de quelques devanciers. Un peu moins d'originalité dans son plan ne nuit en rien à sa gloire, car c'est surtout son style brillant et imagé, son pinceau habile qui réussissent à plaire, même lorsqu'il