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	LES DTJ VERNEY. 297 un savant qu'un médecin. D'ailleurs, dans ses travaux et ses leçons, un esprit judicieux et essentiellement pratique l'éloigna constamment de ces spéculations qui ont été le rêve de tant de savants et qui ont cessé d'avoir cours après eux. La connaissance de l'anatomie le conduisait sans cesse à faire des applications à la chirurgie dont il com- posa même un traité : mais nous aurons un peu plus loin l'occasion de dire ce que cette branche de plus en plus importante de l'art de guérir doit à l'anatomiste forézien. La postérité consacrant le jugement de ses contem- porains accorda à du Verney la première place parmi les anà tomistes de son temps. Boerliaave, Haller, Bidioo, et tous ses élèves en parlent dans leurs ouvrages en termes qui ne laissent pas douter de l'estime qu'ils professaient pour lui ; mais cependant la juste célébrité dont il jouit ne fut pas sans exciter la haine et la jalousie sur le sol même de sa patrie Chose surprenante, ce fut chez les étrangers qu'il trouva les plus grands admirateurs. On n'est donc pas étonné de voir un historien (4) méconnaître à peu près complètement les services rendus par ce grand homme à l'anatomie et à la chirurgie pour exagérer l'influence des travaux de Méry, le rival et l'émule de du Verney. Cette injustice est criante et n'a du reste pas besoin de répara- tion, car il suffit de jeter un coup d'œil sur ce qui nous reste de ses œuvres pour être convaincu de leur utilité. Croirait-on que c'est à peine si Lassus parle de ses impor- tantes découvertes sur l'organe de l'ouïe, et pourtant qu'on lise entre vingt ouvrages contemporains les Commentaires de Haller sur Boerhaave (2) et on y verra à chaque page, (1) Lassus. — Essai ou discours historique et critique sur les dé- couvertes faites en anatomie par les anciens et les modernes, 1 vol. in 8». Paris, 1783. (2) Hermanni Boerhaave prœlectiones academicœ in proprias ins-
