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LA DIANA. 239 milles , tantôt les familles les imposaient aux terres, suivant que le blason de la terre ou de la famille parais- sait plus noble, plus ancien ou plus illustre. t Ce n'est pas tout. Il y avait, à cette époque, un autre usage dontnous devons tenir compte pour expliquer l'exis- tence de sceaux différents appartenant à un même sei- gneur ; c'est qu'avant que l'usage des écartelures se fût introduit et eût pénétré dans toute la France, un seigneur possédant plusieurs terres considérables, éloig'nées les unes des autres, se servait, dans chaque terre, du blason propre à la terre. Ainsi nous trouvons, dans l'inventaire des sceaux publié par M. Douet d'Arq, qu'à la fin du xiiie siècle les Roussillon d'Annonay avaient deux sceaux distincts ; un échiqueté pour la sirerie de Eoussillon et un bandé sous un chef pour celle d'Annonay. C'est ce qui se pratiquait encore sous Charles-Quint, dontles actes étaient scellés en Flandres du sceau de Flandres et en Espagne du sceau d'Espagne, et ce qui se pratique même aujour- d'hui en Autriche pour la Bohême et la Hong-rie. Ces considérations doivent donc nous guider dans l'é- tude des blasons delà Diana; car il n'est pas douteux que les diverses armoiries que nous remarquerons dans nos familles foréziennes ne proviennent des diverses terres que possédaient les branches d'une même maison.- Un autre usage n'est pas moins nécessaire à expliquer pour l'intelligence de ces matières, c'est celui des brisures. Dans les premiers siècles du régime féodal, alors que, sui- vant l'esprit du temps, les armes, ou pour mieux dire les bannières, appartenaient aux terres et non pas aux famil- les, l'usag-e des brisures était inconnu. La bannière du fief n'appartenant qu'au fief, et par conséquent, au seul sei- gneur du fief, les enfants puînés du seigneur n'avaient de bannière ou d'armoiries que s'ils possédaient une autre