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2G0 LA DUNÀ.
terre à bannière. Les princes puînés de la maison de
France ne portaient donc que les armes des terres qui
leur étaient procurées par mariage ou autrement. Les
maisons de Bourgogne, de Dreux, de Courtenay, de Ver-
mandois, issues du sang royal, portaient les armes parti-
culières des grands fiefs de Bourgogne, de Dreux, de
Courtenay, de Vermandois, et, par conséquent, sans les
fleurs de lys du blason royal. Mais sous Louis VIII, père
de saint Louis, on fut conduit à changer cet usage, en
raison même de la formation des nouveaux apanages qu'il
s'agissait de démembrer du domaine de la couronne, au
profit des fils puînés du roi. Si l'on réfléchit, en effet, que
quelles que fussent leur origine et leur acienne bannière,
les diverses terres du royaume, une fois réunies au do-
maine de la couronne, ne relevaient désormais que de la
bannière royale, on comprendra qu'il ne pouvait plus être
question de retirer aux vassaux de ces terres les couleurs
de France, surtout quand le nouveau seigneur du fief
était un prince du sang royal. Mais d'un autre côté,
comme la bannière fleurdelisée du nouvel apanage ne de-
vait pas être confondue avec la bannière royale, dont elle
était vassale, on y pourvut par de légères additions appe-
lées brisures. Les nouvelles bannières d'Artois, d'Anjou et
de Poitiers, des trois frères de saint Louis, qui inaugu-
rèrent le système des brisures, rappelaient donc l'origine
caractéristique de ces terres de France démembrées et
comme brisées du domaine royal. Or, cet exemple de la
maison de France, qui tendait à faire passer des terres
aux familles la propriété des armes, fut bientôt imité dans
le royaume et en Europe.
Sous l'empire de cette idée nouvelle, on inventa le larn-
bel, la cotice, la bordure et autres brisures pour distinguer
les diverses branches des familles. Lelambel à trois pen-