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2BC) T.A DIANA.
la féodalité, c'est la diversité qui se remarque dans le bla-
son des familles chevaleresques pendant les premiers siè-
cles de l'invention des armoiries. On trouve souvent, Ã ces
époques, autant de blasons qu'il y a de branches dans une
même famille. Notre maison forézienne de Lavieu, par
exemple, avait cinq ou six blasons différents, tantôt trois
couronnes, tantôt une aigle, trois aigles, un chef de voir, une
bande et une fleur de lys, sans compter ceux que nous ne
connaissons pas suffisamment, tels que les blasons de la
maison de Jarez, qui paraît appartenir elle-même à la' mai-
son de Lavieu, et sans parler des brisures qui pouvaient
distinguer les rameaux d'une même branche. La maison
de Roussillon présente des diversités semblables. On voit,
à la même époque, dans les sceaux de cette famille, tantôt
une aigle, tantôt un bandé avec un chef, unpallé, un ècki-
queté, etc. La maison d'Allemand, en Dauphiné, aussi tard
que le milieu du xve siècle, formait onze branches ayant
chacune un blason différent ; elles faisaient entre elles, en
1455, une convention pour se mettre à la mode nouvelle,
en adoptant toutes les armes de la branche aînée dite de
Valbonnais, avec des brisures. La raison de cette variété
d'armoiries est, du reste, bien simple : c'est qu'Ã l'ori-
gine les armes appartenaient aux terres et non pas aux
familles.
On sait, en effet, comment s'introduisit l'usage des ar-
moiries, ou plutôt des bannières qui ont donné naissance
aux armoiries. C'est, comme j'ai eu occasion de le faire
remarquer ailleurs ('I ), pendant nos guerres contre les Sar-
rasins d'Europe, dans le Midi de la France, en Sicile et en
(1) Lettre à M. de Chantelauze sur les armes de Beaujeu, insérée
dans l'Histoire du Forez par La Mure, t. III, p. 39 des pièces sup-
plémentaires.