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                         l.A. D I A N A .               2b7
Espagne, que fut conçue la première idée de ces bannières
de couleurs éclatantes et variées, adoptées par les Arabes
et les peuples asiatiques pour guider et rallier leurs innom-
brables cavaleries. Les Romains, dont les armées n'étaient
principalement composées que d'infanterie, s'étaient con-
tentés de figurines d'aigles en métal au bout d'une lame.
Mais le fractionnement infini du territoire féodal, et par
conséquent des armées du moyen âge, fit saisir avec em-
pressement l'usage arabe des bannières comme moyen
facile de se reconnaître. Puis comme la première croi-
sade, survenant bientôt après, donna l'occasion d'appli-
quer l'invention nouvelle aux nombreux éléments dont se
composait l'armée des Francs, il arriva que la comparai-
son des bannières des Croisés avec celles des Sarrasins
d'Asie permit de faire promptement de la connaissance
de ces nombreux insignes, une sorte de science qui, pen-
dant plusieurs siècles, fut indispensable pour mettre de
l'ordre dans la confusion de l'armée féodale.
   Le caprice, le choix, le hasard établirent d'abord la
composition des couleurs ou des figures des bannières des
grands fiefs, duchés, comtés et sireries, puis, de proche en
proche, des subdivisions de grands .fiefs. Mais une fois
fixés et illustrés par la victoire et le sang versé, ces em-
blèmes devinrent, pour les divisions du territoire féodal,
autant de signes glorieux de ralliement qu'on avait tout
intérêt à conserver, car il fallait qu'à la seule vue delà
 bannière d'un corps de troupes féodales, on pût dire :
 « Voilà Bourgogne, Champagne, Flandres ou Norman-
 die ! » et de là l'immobilité des armoiries dans les terres.
Les bannières des divers états, des comtés, des baronnies,
 des grandes seigneuries étaient, donc alors ce que sont
 aujourd'hui les drapeaux des différentes puissances. Les
 familles en parvenant par mariage ou autrement à la pos-