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160 SOCIÉTÉ DES AMIS DES AUTS. année, et plusieurs n'ont envoyé que des œuvres faibles. C'est pourquoi j'ai pensé qu'il valait mieux une appré- ciation générale sur un groupe d'artistes vaillants qui ont chacun leur valeur propre et dont l'ensemble, embrassant tous les genres de la peinture , représente la dernière évolution de l'école lyonnaise, qu'une critique particu- lière et spéciale qui ne donnerait pas de leur talent l'idée qu'on en doit avoir. Certains ont déjà leur place conquise, et les autres des qualités assez sûres pour se relever d'une défaillance d'un jour et s'affirmer définitivement. L'attrait de ce dernier Salon n'est donc pas pour moi dans leurs envois, mais plutôt dans ceux d'une généra- tion nouvelle qui point à l'horizon et nous rassure pleine- ment sur l'avenir. Parmi ces jeunes, citons d'abord M. SALLE, dont les Sabotiers et la Fileuse sont d'excellentes toiles. Etudes consciencieuses et naïves, il ne. manque aux œuvres de M. Salle qu'une affirmation plus nette de ses qualités, et une liberté d'allures, une aisance facile qui lui viendront d'elles-mêmes, quand le travail continu aura enlevé toute gêne à son pinceau, plus expérimenté et plus habile. Même naïveté et même conscience, et un peu mêmes défauts dans M. JOUSSAY. Ses deux paysages de Rossil- lon, d'une lumière un peu égale, sont simples et solides. Il y a du faire juste ce qu'il en faut, pas d'exagération dans le morceau, d'où il résulte que l'ensemble est vrai; la nature est bien sentie, et les caractères locaux du pays sont bien interprêtés. Audace, aisance, facilité et habileté, M. SICARD a tout cela, mais un peu trop peut-être, et à tout prendre, j'aimerais mieux l'excès de simplicité. M. Sicard se;plait aux spectacles exorbitants, aux jeux violents, aux luttes effrénées, au sang baignant le sol, aux étincelles dans