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BIBLIOGRAPHIE. 147 Amour! oh ! c'est bien toi dont j'ai senti la flamme, ~ Toi qui fais mon souci, toi qui fais mon effroi ! Ton souffle impérieux a passé sur mon âme ; Je tremble, je supplie, oh ! que veux-tu de moi ? Qu'on ne me parle plus d'aurore et de rosée, ~ De chansons au matin, d'astres au firmament; Laissez-moi, par pitié, j'aime, je suis brisée, Et j'ai tout oublié pour ce cruel tourment. Mais quoi ! je pleure encore? Oh ! l'amour, c'est la vie; Le bien, le beau, le grand, la foi, la vérité, C'est Dieu même qui parle et soudain nous convie A jouir tout vivants de l'immortalité ! Ecoutez, écoutez, j'aime, je suis aimée, Je puis vaincre la mort et braver l'inconnu ; Mon ciel était obscur, mon âme était fermée : Voici : le jour s'esl fait et l'amour est venu ! Je ne veux r-ien dire de plus sur ce morceau. Je le cite tout entier et pour cause. Qui a aimé, comprendra. Qui l'aura lu, le voudra relire, et beaucoup d'autres fragments sont de cette trempe. Mais, dira-ton, sont- ce bien là les vers d'une jeune fille? Peut-on mettre entre toutes les mains un livre où la passion s'exprime avec tant d'âme et avec tant d'élan? Non, sans doute, mais quel est donc le poète dont les œuvres sont adaptées à tous les âges et à toutes les intelligences ? Ceux dont j'écrivais les noms tout à l'heure ne sont certes pas taillés à cette mesure étroite. Mlle Siefert est courageusement entrée dans cette carrière des lettres qui rapporte d'ordinaire aux débuts plus de froissements que de gloire, qu'elle n'a pas choisie, mais qui s'est im- posée à son intelligence par les dons naturels qui lui sont départis. Faut-il s'étonner que la jeune poète ait mis