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LES FRÈRES TAILLEURS DE LYON. 131 eux, en vertu d'un acte des 17 et 31 mars 1736 et réduit d'un commun accord à 1,800 livres, « grâce faite du surplus, sans «tirer à conséquence, et à la charge d'une pension annuelle de « 90 livres, pendant 24 ans, au bout desquels le chapitre pourra « demander un homme vivant et mourant, ou renouveler ladite « pension. » Lors de l'acquisition du second immeuble, en 1758, les frères tailleurs obtinrent aussi une diminution sur les laods à payer; mais les comtes de Saint-Jean, voulant bientôt de- mander pour le tout l'homme vivant et mourant, il n'y eut rien de statué dans le second contrat, relativement à une pension annuelle Outre Paris, Soissons, Toulouse, Lyon et Grenoble, l'Italie et Rome elle-même possédaient aussi plusieurs de ces confréries ouvrières (1). Il est à présumer que ces associations prospéraient; car on essaya de fonder à Lyon, sur le même plan, une société de « fabricants en étoffes d'or, d'argent et de soie. » On avait réuni pour cela un fonds de 40,000 livres et le siège de cette so- (1) Il serait possible que l'existence à Rome d'une confrérie ouvrière, signalée dans la vie de Michel Bach, ne fût pas un fait reposant sur une grande exactitude. En effet, tous les corps de métiers ont à Rome une église ou une chapelle, sous le vocable du saint qui leur sert de protecteur. Les tailleurs de Rome, après s'être unis en 1538 aux cordonniers et aux Giub- bonari, fabricants de corsets (?), obtinrent de l'hospice de la Consolation l'église de Saint-Sauveur in Portico, ainsi nommée à cause de sa proximité du portique d'Octavic. Mais cette église étant à moitié ruinée, les tailleurs la restaurèrent en 1575, et la mitent sous le vocable de saint Hommebon, qui naquit et vécut à Crémone, dans le courant du xne siècle. Ils don- nèrent pour raison de ce changement de vocable que leur nouveau patron avait fabriqué lui-même des vêtements pour les pauvres ; mais cette as- sertion peut se discuter, car les chanoines de Crémone, qui ont écrit la vie de saint Hommebon, ne font pas mention de ce fait; il mourut le 13 novembre 1197, et fut canonisé par le pape Innocent III, le 19 janvier 1199. On voit que les tailleurs dont il est question ici sont bien antérieurs aux frères tailleurs, qui ne fondèrent leur établissement à Pans qu'en 1647. (OU .Panciroli. ïesori nascostidiRoma. 1625—Va'si. Itinéraire de Rome. 1792.)