page suivante »
126 LES FRÈRES TAILLEURS DE LYON.
que son pays était une scène trop restreinte pour son apostolat,
il vint à Paris, où il continua à faire de la propagande religieuse.
Il y fit connaissance du baron de Renti, gentilhomme normand,
et ce personnage, remarquable par ses inclinatious charitables,
s'attachantà Michel Buch, leur union profita aux bonnes œuvres.
On engagea le bon Henri à se faire recevoir maître cordonnier,
afin qu'ayant des compagnons et des apprentis, il pût les diriger
danslavoiede la vertu, mission qu'il continua avec zèle lorsqu'il
eut obtenu l'autorisation de tenir une boutique.
Ce fut alors que M. de Renti et plusieurs autres personnes
lui conseillèrent d'établir une société religieuse des gens de sa
profession. Il avait déjà avec lui sept ouvriers, qui l'aidaient
dans ses œuvres de piété .et de charité, et il se décida à consulter
sur ce projet l'autorité ecclésiastique. La société fut constituée
en 1645, et entra en exercice, le jour de la Purification, 2 février.
L'archevêque de Paris, Jean-François deGondi, encouragea
cette institution, et donna un abbé directeur aux nouveaux
frères, qui choisirent pour protecteur M. de Mesme, président Ã
mortier au parlement de Paris. Alors Michel Buch remplit dans
la communauté l'office de domestique, préparant les vivres,
lavant la vaisselle, allant au marché et balayant la maison.
Deux ans après l'établissement des frères cordonniers, deux
maîtres tailleurs de Paris résolurent d'instituer une société sem-
blable pour les ouvriers de leur corporation. Ils consultèrent Michel
Buch, qui, accompagné des deux susdits et de M. de Renti, vou-
lut prendre l'avis du curé de Saint-Paul. Cet avis ayant été favo-
rable, la nouvelle confrérie, qui se composait de sept membres,
comme celle des cordonniers, commença à fonctionner en 1647,
le jour de Sainte-Pudentienne. (1) Il se forma bientôt après de
semblables confréries à Toulouse, à Soissons, et plus tard au
sein de quelques autres villes.
(1) Je no trouve pas le jour de sainte Pudentienne en parcourant les
almanachs ; mais sa fête a lieu à Rome, dans son église, le 19 mai. ainsi
que celles de saint Ivon, de saint Eusèbe et de saint Pierre, fondateur
des Célestins. (OU. Panceroli, tesori. nascosti. di Roma.