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LES FRÈRES TAILLEURS DE LYON. Un simple mot, prononcé au hasard, devient souvent une ré- vélation pour l'homme qui s'occupe d'études historiques Un jour, dans une de mes flâneries archéologiques, j'explorais la cour d'une maison, rue des Treize-Cantons, 4, et pendant que j'en examinais les curieux détails intérieurs, un locataire du rez- de-chaussée lia conversation avec moi, et me dit que le bâtiment voisin avait servi d'habitation aux frères tailleurs, dont j'en- tendais prononcer le nom pour la première fois. Je n'attachai pas d'abord une grande importance à ce renseignement, qui n'était appuyé sur aucun document ; cependant les frères tail- leurs restèrent dans ma mémoire. 11 y a quelque temps, on me donna un ancien plan d'une petite partie du quartier de Saint-Paul, sur lequel les maisons et les noms de leurs propriétaires étaient indiqués (1). Quel ne fut pas mon étonnement de voir dans la rue de l'Arbalète, vers l'angle conduisant à la rue Lainerie, le nom des frères tailleurs, comme propriétaires d'un immeuble, effectivement situé der- rière le susdit intérieur de cour, rue des Treize-Cantons ! Mon interlocuteur ne s'était donc pas trompé, et je pris aussitôt la résolution de résoudre ce problème. Cette maison des frères tailleurs, située rue de l'Arbalète, 6, traverse jusque dans la rue Lainerie, au n° 7. (1) Ce plan, sur lequel est représentée la loge du Change, construite en 1147, doit nécessairement dater de la seconde moitié du xvme siècle.