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114 CHATEAU DU MONTELLIER EN BRESSE. mille livres tournois et le roi ne voulant point être en re- tard de générosité grossit la somme de 20,000 livres. La reine Eléonore lui laissa en outre par son testament un legs de 300 écus de rente (1) que sa fille et héritière, l'in- fante d'Espagne, ne se hâta point de solder, ainsi que le constatent les titres existant aux archives du Montellier. De ce mariage .qui eut lieu le 17 novembre 1559 naquit Jac- queline de Montbel. Cette malheureuse favorite de la reine Eléonore, après deux mariages illustres, devait mourir ignominieusement dans un cachot victime de ce qu'il est convenu d'appeler raison d'Etat. Son premier époux fut Claude de Bastarnay, fils de René de Bastarnay et d'Isabeau de Savoie. De cette union ne naquit aucun enfant. En deuxièmes noces, la jeune veuve épousa l'illustre amiral Gaspard de Coligny, issu d'une ancienne et puissante famille du Revermont. A l'époque où il fut recherché en mariage par l'héritière du Montellier, l'amiral se trouvait à la Rochelle, le princi- pal boulevard du protestantisme en France. Quelle que fût l'impatience de dame Jacqueline, le voyage était trop long pour qu'elle pût l'entreprendre en personne et il lui fallut forcément attendre. Mais « ce que femme veut, Dieu le veut », dit le vieux proverbe, et rien ne rebuta la noble (1) Voici les termes du codicille : « Et premier voulons et ordon- « nons que combien que dona Beatrix Pach^co, comtesse d'Entre- « mont, ne soit présentement en nostre service quelle aye et joysse « sa vye durant de la pension de eincq cents escuz que en nostre « première codicille luy avons laissée; semblablement voulons que « combien que lafillede ladite dona Beatrix ne soit en nostre service « pour le présent quelle ayt pour ladvancement de son mariage ung « cuentz p jur une fois délaissé au premier codicille. » Le premier codicille portait : « A la fille de ladite comtesse qui est à mon service « pour l'advancement de son mariage ung cuentz pour ung coup... » « faict en la ville de Bruxelles le dixiesme d'aoust en l'an mil cincq « cens cinquante six. » (Archives du Montellier.).