page suivante »
92 LA DIANA. de vue de l'art et de l'histoire, c'est aussi le monument héraldique le plus ancien que le régime féodal nous ait Persigny, celle qui, relativement à notre Revue, devait le plus nous intéresser, c'est, sans contredit, le mémoire dont il donna lecture, le 11 février 1867, au Comité de la Société, sur les dispositions inté- rieures de la Diana, c'est-à -dire sur les blasons qui en ornent la voûte. Un de nos collaborateurs, qui est en relation avec plusieurs membres de la Diana, a bien voulu nous le communiquer, et, comme il nous a assuré que la Société ne verrait qu'avec plaisir la publica- tion de ce mémoire, nous croyons être agréable à nos lecteurs en le reproduisant tout entier. Cette étude historique, qui retrace, sous des aperçus tout nou- veaux, l'origine des usages héraldiques au moyen âge et les causes de leur transformation, en même temps qu'elle expose d'une ma- nière piquante l'esprit des institutions féodales, cette étude, disons- nous, n'est 'pas seulement l'œuvre d'un archéologue distingué, mais d'un penseur et d'un homme d'Etat. Pour l'intelligence du sujet, nous ferons précéder ce travail de quelques renseignements sur la Diana elle-même. On ignore l'origine de ce nom singulier de Diana. Une tradition porte que cette salle avait été construite sur l'emplacement d'un tem- ple de Diane. Quelques archéologues ont supposé que ce nom était simplement la corruption populaire du vieux mot forézien doyarmat, cette salle étant renfermée dans les bâtiments du doyenné de l'église collégiale de Montbrison. Quoi qu'il en soit, il est positif que cette dénomination remonte à plusieurs siècles. Chose curieuse, ce monument, si admirablement conservé, est bâtienp'se, construction du pays faite simplement en couches alter- natives de terre et de chaux, et a résisté depuis six siècles à toutes les causes de destructions. Ses dimensions intérieures sont del9 m 30 en longueur, de 8m 30 en largeur et d'autant en hauteur. La voûte "ogivale, qui lui donne un caractère imposant, est en bois de pin ; elle est divisée en un nombre considérable de caissons disposés en quarante-huit bandes horizontales, chaque bande formant trente- six caissons sur chacun desquels est peint un écusson, ce qui fait qu'il y a à la voûte quarante-huit blasons différents, reproduits trente-six fois. Une bordure également en bois, soutenue d'une corniche à mou- lures élégantes et placée à l'origine de la voûte, règne tout autour