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                         BEAUX-ARTS.                       79

   Le dessin d'un maître, si savant qu'il soit, suivant qu'il
est livré à des mains inhabiles, ou confié à celles d'un
praticien habitué à vaincre les difficultés artistiques,
peut descendre jusqu'au vulgaire, comme il peut s'élever
jusqu'au sublime. Et M. Armand-Caillat, en interprétant,
comme il l'a fait, l'œuvre de M. Bossan, a montré qu'il
savait comprendre un grand artiste.
   L'ostensoir de Notre-Dame-de-la-Salette et celui de
Notre-Dame-de-la-Garde compteront certainement parmi
les plus riches productions en ce genre qui aient été exé-
cutées à notre époque. Et dire qu'à Lyon, le centre artis-
tique d'où sont sortis ces deux splendides objets, nous
n'avons rien autre chose en ce genre dans nos trésors
de sacristie à mettre sous les yeux des étrangers, si ce
n'est trois reproductions très-simples du premier modèle
destiné à l'église de l'Immaculée-Conception. Les dia-
mants et les pierres fines qui ruissellent sur l'ostensoir
de Notre-Dame-de-la-Salette, ont afflué chez les mis-
sionnaires desservant ce pèlerinage au premier appel
qu'ils ont fait à la piété des visiteurs, et on a pu voir, par
l'importance et la valeur de ces offrandes, quel empire
exerce sur les cœurs catholiques le culte de la Sainte-
Vierge.
   Devant cet éclatant témoignage de reconnaissance et
de foi, nous Lyonnais, qui avons aussi une dette de re-
connaissance à acquitter, sortirons-nous de cette apa-
thie et de cette indifférence qui nous font ajourner
indéfiniment l'édification d'un nouveau sanctuaire à Celle
qui protège si visiblement notre ville ? Et cependant
parmi nous on marchande, on trouve que ce sera trop
cher : les Pharisiens trouvaient aussi qu'elle coûtait trop
cher pour être versée à profusion l'huile de parfum ré-
pandue sur la tête du Sauveur par une humble femme