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78 BEAUX-ARTS. nous devons entrer maintenant dans quelques détails de cette fabrication compliquée. Pour en apprécier les difficultés, il faut que l'on sache que chaque compartiment dont se* compose la gloire se démonte séparément ; que chaque rayon de lumière a été rapporté pièce à pièce, et qu'il en est de même pour les petites gerbes de blé qui s'épanouissent à la base des jets rayonnants ; chaque épi et sa tige ont été assem- blés et montés un à un, et forme un faisceau d'un effet charmant, dont le point d'attache est fixé par trois brillants d'un merveilleux éclat. Et devant cet ensemble si homogène, si juste de lignes, si harmonieux de pro- portions, si solidement établi, qu'on pourrait le croire fondu d'un seul jet, on ne se doute pas que l'on se trouve en face d'un véritable jeu de patience, dont chaque pièce, savamment combinée dans sa forme, vient se placer avec une précision mathématique dans cette belle œuvre d'orfèvrerie. Comme on le voit, le rôle de l'artiste exécutant n'est pas aussi secondaire qu'on pourrait le croire ; il a une importance dont il faut tenir grand compte, sans songer, toutefois, à le mettre au-dessus de celui de l'artiste créateur, qui fait jaillir de son cerveau une œuvre ori- ginale. Nous voulons parler, surtout ici, de l'interpréta- tion d'un dessin par l'orfèvrerie. Pour animer ce dessin par le relief de l'exécution, tout esta créer en semblable occurrence par l'orfèvre, qui doit déterminer les propor- tions dans le rendu général, chercher l'harmonie des couleurs par les émaux, les pierreries, les ors mats ou brunis, et les divers effets de ciselures ; se préoccuper du modelé des figures, de leur mouvement, de leur expres- sion, des détails de leurs ajustements et principalement de la beauté de la forme à observer partout.