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74 BEAUX-ARTS. parts. Aussi quelle unité dans toutes les parties du style, quelle ampleur et quelle pureté dans ces belles lignes dessinant les grands profils, et quelle science d'arrange- ment dans les détails étudiés avec un art infini! La pensée de l'artiste s'est concentrée pour le choix du sujet dans la représentation si poétique de l'Epiphanie. L'étoile mystérieuse, céleste messagère de la naissance du Sau- veur, et le concours des Mages et des Bergers présen- tant leurs offrandes et leurs adorations à l'Enfant-Dieu, telles sont les deux grandes divisions de ce poème ciselé, peint et sculpté par des mains artistes dans des métaux précieux constellés de pierreries. C'est un ostensoir à rayons qui devait figurer cette lumière mystique qui fit connaître au monde le chemin de l'humble demeure de Bethléem. Tout l'agencement de la partie supérieure con- court à ce but. Sept faisceaux de rayons semblables à ces jets radiés qu'une légère pression de l'œil fait apercevoir jaillis- sant d'un centre lumineux placé à distance, entoure la gloire de leurs gerbes étincelantes, sur lesquelles sont semés, comme des gouttelettes devin, emblème du sacri- fice, de magnifiques grenats des Indes. Au sommet de l'ostensoir apparaît figurée l'étoile mystérieuse qui a guidé les Mages; elle est toute en brillants d'un incompa- rable éclat, et porte à son centre une émeraude d'une rare beauté. Et ce n'est là qu'un échantillon de la magnifi- cence déployée dans la fabrication de cette œuvre splen- dide, où la richesse de la matière ajoute encore au pres- tige d'une exécution vraiment artistique. A chaque angle rentrant du pied, dont la forme des- sine un quatrilobe, et sur un enroulement de feuilles qui sert d'empattement, sont disposés les trois rois-mages et unberger qui, prosternés et leurs offrandes à la main,