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                        BEAUX-ARTS.                      7S

adorent le Verbe de Dieu sous la figure d'un petit enfant.
Et quel contraste dans ces offrandes ! L'or, la myrrhe
et l'encens dans la main des rois et une colombe dans
celles du berger. ' Emblème touchant de la foi naïve se
confondant avec la puissance du trône et l'orgueilleuse
suprématie de la science, pour venir adorer Celui qui,
sous notre fragile nature, devait briser l'empire du
démon.
   Un peu au-dessous, et correspondant à chacune de ces
figurines, se présentent les emblèmes des quatre évangé-
listes, supportés par un riche ornement décrivant la
courbe d'une console élancée.
   Les deux animaux traditionnels, le bœuf et l'âne qui
réchauffèrent un peu de leur haleine le pauvre gîte où le
Sauveur a voulu prendre naissance, ne pouvaient être
oubliés dans cette savante composition. Mais pour les
disposer avec art et les faire concourir splendidement à
l'ornementation d'un ostensoir, il fallait la main d'un
maître. On a pu juger, en effet, combien est heureuse la
silhouette de ces deux animaux accroupis, paraissant
reposer sur une litière d'or, dont les brindilles, sous la
forme de feuillages ténus, accompagnent si bien la tran-
quille corpulence qui se dessine avec un naturel parfait.
C'est sur ce piédestal fait pour l'humilité que paraît po-
ser ses pieds la Vierge-Mère tenant entre ses mains
l'Enfant-Jésus emmaillotté. Deux rinceaux gracieux se'
repliant sur eux-mêmes et partant de chaque côté des
animaux formant le nœud de l'ostensoir , donnent et CÔ
groupe des contours de légèreté et un aspect d'élégance
remarquable. On a cherché et on a réussi admirablement
à idéaliser le type si vulgaire du bœuf et de l'âne ; et
sans les rendre méconnaissables, ce qui eût été une
faute, on a su leur donner l'allure et l'attitude qu'il con-