Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                      ARTHUR DE VIRY.                       5

porteur dans toutes les Commissions, chargé des missions
les plus difficiles, partout et toujours il mettait au service
de la chose publique sa conscience droite, son intelli-
gence et la plus énergique activité.
    On reproche parfois au marin habitué à lutter contre
l'Océan et perpétuellement aux prises avec l'immensité
et l'inconnu, une attitude austère, une parole concise et
brève , un abord rude, qui cachent le plus souvent un
cœur apte à toutes les tendresses , tel était à peu
près le docteur de Viry au milien des préoccupations
 qui assiégeaient sa pensée ; mais au lit du malade, mais
 au sein de sa famille, la rude écorce disparaissait ; la
 délicatesse de sentiment éclatait de toutes parts, le pau-
 vre était consolé, la confiance, la joie, l'intimité, l'affec-
 tion renaissaient dans tous leurs charmes, et le sévère
 docteur, béni et adoré, quittant son masque, apparais-
 sait transfiguré dans une auréole de patience, de bien-
 veillance et de bonté.
    Un jour, en plein public, sa forte nature, son énergique
 austérité subirent un rude échec. Le docteur Coutaret,
 dans le discours que nous avons cité, raconte le fait d'une
 manière touchante :
    « C'était en 1852 ; le Prince Président traversait
  Roanne et les autorités étaient allées lui présenter leurs
 hommages. Viry, au. milieu d'elles, était, à la sous-pré-
  fecture, perdu dans la foule. On l'appelle, on le présente
  au chef de l'État ; il s'avance, tremblant, confus de cet
  honneur.
     « Les dames de l'hospice, dit le Président de la Répu-
  blique, sont venues me demander pour vous la croix de la
  Légion d'honneur, portez-la dès ce jour ; elle est une
  récompense méritée de vos longs services.
     « Est-ce assez touchant, ajoute M. Coutaret, est-ce