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                      ARTHUR DE VIRY.                       47

parlait plus haut que l'ambition. Le vieil onde qui l'avait
élevé, qui l'avait aimé, commençait à être assailli par les
infirmités. Viry remercia et courut acquitter les dettes
de son cœur en se fixant, comme un fils soumis, aux côtés
de celui qui jadis lui avait témoigné la tendresse d'un
père.
   La tentation si séduisante de Montpellier ne fut pas la
seule qui lui fat offerte. Plus captieuse, plus irrésistible
encore fut celle que fit briller, au nom de la médecine
lyonnaise, un autre homme que le docteur de Viry ché-
rissait. Son ancien maître, son ami, le baron de Polinière
fit les plus ardents efforts pour l'attirer à Lyon ; il lui fit
valoir la place imminente qui l'y attendait, les souvenirs
d'amitié qu'il y avait laissés, la proximité de Roanne, la
certitude d'une alliance honorable, l'espoir d'une clien-
telle nombreuse, la probabilité d'une fortune à combler
ses désirs ; rien ne put le tenter, rien ne put l'entraîner
et, ferme dans son poste modeste, heureux du sacrifice
qu'il faisait, il voua joyeusement sa vie, son dévouement,
ses soins à celui dont il voulait à tout prix charmer les
derniers jours.
   En 1834, il avait la douce consolation de lui fermer les
yeux; et la bénédiction du vieillard, la pensée d'un devoir
accompli, les félicitations intimes de sa conscience le
récompensèrent largement de tous les avantages qu'il
avait refusés.
    En 1832, il avait été porté au Conseil d'hygiène et nom-
mé médecin des épidémies ; il fut dès lors désigné, par
l'autorité, ses confrères et ses concitoyens, à tous les
postes où il fallait un savant, un administrateur, un homme
 dévoué. En 1835., il fut nommé, avec un empressement
 unanime, médecin de l'hospice de Roanne, en 1839, mem-
 bre du bureau de bienfaisance, en 1843, conseiller muni-