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RÉPONSE A M. CHARVET. 447 avoir moins froid, ou des fauteuils élasliques pour être mieux assis. Et comme aujourd'hui on exige partout l'apparence sinon la réalité de l'art, et que, d'un autre côté, on est obligé de compter avec le budget des paroisses, on arrive d'un seul bond au carton-pierre, ou plâtre, aux églises de fonte ou de bois sculpté, on les met en actions, et pourquoi pas? on veut bien faire enterrer nos morts par des sociétés in- dustrielles, cotées à la Bourse et donnant des dividendes. Je n'ai pas besoin de me reporter à l'année 1300 pour trouver le Chapitre de Saint-Jean hostile aux nouveautés, Celui de 1762 lutta avec énergie contre le progrès selon Mgr de Monlazet; et, soixante ans plus tard, ce respectable corps eût été probablement stupéfait, non pas devoir honorer spécialement la sainte Vierge, pour laquelle il eut toujours une dévotion singulière, mais de la voir honorer dans le sanctuaire autrefois si redoutable de la cathédrale, avec des accessoires si opposés à sa gravité primitive. Arrivons maintenant, et pour terminer, a la question des flèches et des toitures aiguës. Ayez donc l'obligeance de vous transporter au Musée, de- vant l'admirable toile de Grobon, représentant les quais de la Saône, puis de regarder une vue bien plus récente de Saint-Jean et du coteau de Fourvières, tort exacte et habile- ment exécutée par M. Appian. Le tableau de Grobon est ra- vissant autant parle site que par une exécution merveilleuse. La lithographie de M. Appian, bien qu'elle reproduise quel- ques additions modernes peu favorables à l'effet, telles que la tour de Fourvières, et la grande maison qui masque l'ab- side de l'église, est encore fort attrayante par les lignes har- monieuses des principales constructions; aucune ne vient heurter brusquement les fonds, et le Palais-de-Justice lui- même, malgré ses défauts bien connus, prend une valeur convenable dans l'ensemble.