page suivante »
LA. MAISON DE JEAN DE TOURNES. Parmi les maisons qui ont disparu dans le courant de cette année, on peut citer celle des de Tournes, située rue Raisin, nos 7 et 9. La façade modernisée n'avait aucun caractère ; mais l'intérieur de cour, extrêmement remarquable par sa disposi- tion et son ornementation, nous paraissait avoir le cachet du commencement du XVIIe siècle. Il ne reste de cette construc- tion que deux enseigne sculptées sur chacune des deux portes donnant accès dans la cour. Ces reliques ont été transportées au Palais Saint-Pierre. Jean de Tournes, premier du nom, et son fils Jean II étaient de célèbres typographes du XVIe siècle. Le premier naquit à Lyon, en 1504, d'une famille originaire de la Picardie. Jean II ne se distingua pas seulement comme imprimeur, mais il se fit encore un nom par ses notes sur Pétrone, qui témoignent de son érudition. Jean de Tournes Ier avait pris pour associé Guillaume Gazeau, qui continua sa coopération au fils, après la mort du père, arrivée en 1550. Gazeau quitta cependant l'im- primerie de de Tournes, et, en 15C2, il fut chargé par le baron des Adrets de procéder à l'inventaire des reliques, de l'argen- terie et des meubles de l'église et du couvent des Jacobins. Vers 1589, Jean de Tournes, qui était protestant, alla s'établir à Genève, après avoir cédé son imprimerie à Guichard Julliéron, auquel il vendit sa maison en 1609. Les descendants de de Tournes revinrent à Lyon vers le milieu du XVIIIe siècle. — (Notes communiquées par M. Péricaud atué ?) Le style de la cour de cette maison nous porterait à croire qu'elle fut construite par Julliéron, qui avait conservé les deux vipères dans sa marque ; car, ainsi que nous l'avons dit, ce bâtiment nous semblerait dater du commencement du XVIIe siè-