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42 LES ÉCORCHEÛRS les Tard-Venus qui livrèrent et gagnèrent la bataille de Bri- gnais, le 6 avril 1362, et les grandes compagnies qui vinrent dans le milieu du XVe siècle. Les Routiers qui se réunirent après le traité de Bréligny, 1360, étaient en majeure partie des débris de l'armée des Anglais, contre lesquels luttait le roi Jean ; non qu'ils fus- sent Anglais eux-mêmes, mais seulement enrôlés à la solde de l'Angleterre. Pour s'opposer à eux, le roi envoyait ses trou- pes, ses généraux, ses meilleurs chevaliers. Jacques de Bour- bon, comte de la Marche, et son fils furent tués à Brignais. Mais en 1436, les choses ont changé de face. Ce sont ces mêmes troupes royales qu'on voit se jeter en ennemis sur les plus belles province de France. Leurs chefs étaient non seulement des bandits, ou des chevaliers d'aventure, com- me ce Rodrigue de Villandrando, dont les compagnies, mê- me après lui, conservèrent longtemps le nom redouté de Rodrigois ; c'étaient encore des seigneurs français d'une haute noblesse, chez lesquels cinquante ans de guerre civile et de désordres avaient obscurci toute notion de bien et de mal, de paix et de droit des gens. La fin des guerres terribles des Français contre les Anglais et les Bourguignons fut le point de départ, sous le règne de Charles VII, d'un renouvellement de ravages pour nos con- trées. Celaient surtout les Etats du duc de Bourgogne que harcelaient les grandes compagnies, parce que ces provinces étaient plus riches et moins épuisées que le reste de la Fran- ce, et ensuite parce que , jusqu'au traité d'Arras, le duc avait été l'allié de l'Angleterre et l'ennemi du roi. « Le traité d'Arras (1) qui réconcilia la France et la Bour- (1) Le long exlrait qui suit est tiré de l'introduction d'un ouvrage ter- miné, et sur le point de paraître, intitulé : Notes et documents pour servir à l'histoire de Bourgogne, et particulièrement du département de Saône et Loire, par M. Marcel Canal de Chizy, 1 vol. in-8°. Cet ouvrage, renferme