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ORIGINES DE LUGDUNUM. 383 une peuplade violemment séparée du groupe volce par le flux et le reflux des populations. De même que tous les Volces de la Narbonnaise, les Aréco- miques ont fait partie de la confédération qui avait son atelier monétaire à Lugdunum : sur des monnaies autonomes de Nîmes, capitale des Arécomiques, les Gémeaux célestes sont associés à l'éponyme Nemausus (1). Des tétradachmes de Pannonie, frappées de même au type des Dioscures, ne sont que des imitations d'une monnaie volée : l'appellation BIATEK, qui s'y trouve inscrite, étant répétée du BIATICUS des bronzes volces de la Galatie (2). Enfin, le nom d'Atépomarus est volce. Nous l'avons vu donné intégralement par une inscription de Narbonne, port des Aréco- miques ; avec le seul élément Atépo par un vase d'Ancyre, métro- pole des Volces-Galates (3). Ainsi donc, les monuments de la numismatique et les récits de l'histoire concourent à prouver que le cycle segusiave narré par le pseudo-Plutarque est vrai dans les limites de cette thèse : 1° Le IVe siècle est l'époque réelle de la fondation du Lugdu- num celtique ; 2° Le peuple qui bâtit cette ville reconnaissait pour ses chefs, ou plutôt pour ses dieux, des Dioscures, êtres mythiques analo- gues à Rémus et Romulus, à Castor et Pollux, aux Alks des Naharvales, aux Açwins du Rig-Véda ; 3° Ce même peuple de la famille cymrique et du groupe volco-belgique apportait avec lui, comme l'émigration troyenne conduite par Enée, les arts, les dieux, le palladium de la mère- patrie ; V (1) Tète jeune, imberbe, diadémée, tournée à gauche (le dieu Nemausus). . Rev., NEMAV. cavalier coiffe du pilcus, armé de deux lances, courant à gauche ; derrière lui, un astre à six rayons. (Dioscures) —De la Sa.issaye, Numism. 4e la Gaul. Narbonn,, p. 155, pi. xix. — Duchalais , Descript. desMédaill. gaul. faisant partie de la biblioth. impér., n° 253). (2) Duchalais, ouvr. cit., n o s 95 à 97 et n° 101. (3) V. livraison de septembre, p. 332.