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276 EMPLACEMENT DE CULARO. camper à Romans, où il aurait pu s'exposer à voir couper ses communications avec l'Italie par les armées d'Antoine et de Lé- pide ; il avait évidemment un grand intérêt à occuper un point beaucoup plus rapproché des Alpes. M. Imbert-Desgranges dit, il est vrai, que le collègue que Plancus attendait n'était point Déeimus Brutus, niais un autre générai qui lui amenait des troupes de l'intérieur des Gaules. Nous ferons d'abord observer qu'il serait étrange qu'aucun document contemporain n'eût fait mention de ce général et de son armée. Le collègue attendu par Plancus ne pouvait être que Brutus ; s'il le nomme son collègue, ce n'est pas parce qu'il était comme lui à la tête d'une armée, mais parce qu'il était désigné consul avec lui pour l'année suivante. D'ailleurs, si je ne me trompe, Brutus est nommé dans une lettre de Plancus antérieure à celle datée de Cularo (lettre XVIII, liv. X). Plancus dit dans cette lettre qu'il aurait préféré attendre Brutus à son camp de l'Isère, avant de se réunir à Lépide pour combattre Marc-Antoine. Il ajoute que, avant de partir pour opérer sa jonction avec Lépide, il a fait munir de deux redoutes le pont qu'il a fait jeter sur l'Isère, afin que Brutus, en arrivant avec son armée, pût trouver le passage libre. N'ayant pas pu me procurer à Roanne les lettres de Plancus à Cicéron, c'est sur d'anciennes notes que je trouve cette mention du nom de Brutus dans une lettre de Plancus ; je ne crois pas avoir fait d'erreur en prenant ces extraits des lettres de Plancus ; il est d'ailleurs facile de vérifier le fait à Lyon. Du reste, on voit par les Jettres de Plancus qu'il n'attend des secours que de l'Italie. Dans sa dernière lettre (lettre XXIV) il écrit à Cicéron « que si l'armée de César (i) venait le rejoindre, il risquerait volontiers une bataille. » quant au prétendu géné- (1) Octave, petit neveu cl fils adoptif de César, depuis empereur sous le nom d'Auguste, Octave avait défait les troupes de Marc-Antoine en Italie et l'avait forcé à lever le siège de Modène, où s'était renfermé Decimus BruUis.