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22 DU SUIÎAATU15EL effets, déployaient partout, dans la matière soumise à une infinité de combinaisons, leur mystérieuse puissance, on a cru pouvoir (aire aveniureusement. un pas de plus dans cette voie, et ceux qui élaient en veine de s'impressionner de prodiges, ceux dont l'imagination aime plus l'étrange que leur raison n'aime le vrai, se sont demandé pourquoi il n'y aurai! pas quelque fluide encore, quelque nouvel agent tel que le magnétisme, propre à opérer des effets qui ne seraient pas plus surprenants après tout et a les en croire que ceux qui naissent inexplicablement des affinités chimiques ou du jeu des autres forces de la nature. Sur le bord opposé, ceux qui procédaient des doctrines spiritualistes du XVIIe siècle n'étaient pas à court non plus de spécieuses explications. A force de séparer l'esprit de la matière, la philosophie de. Descartes a poussé aisément à un spiritualisme excessif. Puisque c'est l'âme qui voit, qui en- tend, pourquoi, s'est-on dit, ne pourrait-elle pas faire cela sans l'appareil organique dos yeux et des oreilles? Qu'a-t- elle besoin du concours obligé et constant du corps pour des actes qui au demeurant se passent en elle, en elle seule? Le corps? simple obstacle qu'il s'agit de tourner, simples barreaux d'une prison d'où quelque rayon libérateur pour- rait momentanément nous faire sortir. Et, je l'ajouterai sans enfreindre aucune convenance, le christianisme lui- même, quand il n'était pas sagement compris, pouvait ap- porter a ses disciples inattentifs des suggestions de ce genre, car le christianisme est éminemment la religion de l'esprit, il habitue à penser que l'esprit doit absolument triompher de la matière, et les miracles de l'esprit ne semblent dès lors que toujours rendus vraisemblables par ses divines leçons. Voila, si nous tenons compte de la séduction qu'exerce toujours le merveilleux, le secret de la vogue in- considérée dont le magnétisme animal a joui et continué de