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480 BIBLIOGRAPHIE. Au delà du temps qu'il dépasse, Mon amour te suit en tout lieu ; Il reflue à travers l'espace ; Il n'a d'autres bornes que Dieu. Il est ma force et ma faiblesse ; Je vois le piège qu'il me tend ; Il m'attire et son trait me blesse ; J'y succombe en lui résistant. C'est le calice expiatoire, C'est le combat selon mes vœux, Qui sera là haut ma victoire, Et la tienne, si tu le veux. La couronne y sera plus belle Pour le plus douloureux combat ; Va donc à l'œuvre où Dieu t'appelle, Fort de ma foi que rien n'abat. Tu sais que jamais à mon aide Mon cœur n'invoquera l'oubli; Notre blessure a pour remède La paix du devoir accompli. » J'ai déjà dit qu'Herman est un chant inspiré, oui inspiré des plus fortes et des plus nobles impressions de la réalité. M. de Laprade nous transporte tout à la fois sur les sommets de la nature et sur ceux de l'histoire, lise plait à écouter et à confondre leurs plus grands échos dans une môme har- monie. Ici la lutte demeure plus terrestre. Nous nous ren- controns avec les héros de l'humanité, Léodinas, Caton d'Ulique, Jeanne d'Arc, Bayard. Notre poitrine respire tout ensemble l'air vivifiant des cimes et celui de la vertu. L'âme des saints a deux ailes pour s'élever au-dessus des choses de la terre, la simplicité et la purelô, mais le poêle, moins calme et moins sublime, se laisse emporter par deux souffles, celui