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                   LA MAISON DE MADAGASCAR.                       281

    Par acte du 10 décembre 1714 , Joseph Blanchet, éeuyer ,
seigneur de la Chambre, y demeurant, paroisse de Saint-Haon-
le-vieil, vend au sieur Laurent de Jussieu, maître apothicaire et
bourgeois de Lyon, une maison situce en cette ville, au quartier
de Serin, appelée de Reste ou de Madagascar, avec jardin, par-
terre, maison de jardinier, etc., le tout de la contenance de huit
bicherecs environ. Ce tellement est limité par le chemin tendant
du quai Saint-Vincent à la porte d'Aiincour, le monastère des
religieuses de Sainte-Marie, le clos des pères Chartreux et le
 magasin à poudre.
    Le couvent de la Visitation, dit de Sainte-Marie-des-Chaînes,
 fut établi, en 1640, par Antoinette Gùinetde Montverd, deLagnieu
 en Bugey. Son nom lui était venu des chaînes tendues dans la
 rivière, à l'entrée de la ville pour en garantir la sûreté, et pour
 empêcher l'introduction frauduleuse des marchandises sujettes
 aux droits. Ce monastère fut construit sur un tènement apparte-
 nant à un citoyen de Lyon, nommé Moneri, originaire de Milan.
 (Àlman. de 1780.) L'église de ces religieuses avait un dôme de
 forme octogone, et son intérieur était recouvert de peintures
 grossières, qui représentaient des traits de la vie de saint Fran-
 çois de Sales — [Descrip. de Lyon. 1741.) — La famille Moneri,
 dont je viens de parler, avait ses armes peintes sur les vitraux de
 la chapelle de l'enfant Jésus, dans l'église de Sainte-Croix, avec une
 inscription à la date de 1622.—(Armor. Lyonu.)—Les Chartreux
  s'établirent à Lyon , sous le règne de Henri III, et ils achetèrent
  des héritiers de noble Etienne de Mutio un grand terrain, sur la
  côte de Saint-Vincent, appelé la Giroflée. L'acte d'achat est du 17
  octobre 1584. Le roi imposa à cette Chartreuse le nom du Lys de
  Saint-Esprit, à cause de l'ordre du Saint-Esprit qu'il avait institué
  depuis peu. Je trouve en effet cette dénomination, dans un
  accord passé, en 1784, entre Jean-François Pialat, procureur delà
  chartreuse du IAJS Saint-Esprit et la famille de Jussieu, pour
  réparations à frais communs d'un mur qui s'était écroulé.
     Le magasin à poudre fut établi en 1699: il sert maintenante
  la halle aux blés. Sur la porte d'entrée on lit encore : Poudres et
  salpêtres.