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268                  CONCOURS DE POÉSIE.

nous déclarons, sans balancer, que ce pis-aller d'élection
par trop miséricordieuse ne saurait être à notre usage dans
une circonstance où les poètes ont été invités à célébrer
un événement national. Le prix ne peut alors s'adjuger qu'a
des Å“uvres que quelque perfection soutenue, quelque valeur
monumentale rendraient dignes de l'attention du pays.
   Nous avonc donc le regret de ne pouvoir donner à aucun
des concurrents la médaille d'or annoncée par l'Académie.
   Mais les trois compositions appréciées sous les nos 17, 8
et 16 nous ont paru appeler une distinction en rapport avec
les louables qualités qui devaient leur être reconnues. Ces
trois tributs envoyés à notre concours ont trop approché
du but pour qu'il n'y ait point justice a leur accorder une
manifestation académique qui approche aussi du prix. La
Compagnie a arrêté que des médailles d'argent, de la valeur
de deux cents francs, pourraient être retirées par leurs au-
teurs s'il leur convenait de se faire connaître. Fidèle a l'en-
gagement qu'elle a pris, elle ne se tient pas, quant à présent,
pour autorisée à déplier les bulletins cachetés dans lesquels
les trois concurrents dont ils s'agit ont écrit leurs noms.
   L'Académie espère, d'ailleurs, que les poètes auxquels elle
décerne son suffrage consentiront a tenir compte de ses
observations et de ses conseils, avant de soumettre, plus tard,
leur œuvre au jugement du public. Et elle se félicite que,
si la couronne unique n'a pas pu être remportée, au moins
il ait fallu multiplier d'honorables distinctions en faveur
d'hommes de talent accourus a l'envi parmi nous pour parer
des accents de la poésie l'expression d'un sentiment na-
tional.
   En regrettant que le concours n'ait pas donné tout a fait
le chant poétique que nous désirions, il nous est difficile de
ne pas porLer un œil de regret aussi sur notre littérature
et de ne pas remarquer combien sont rares les couronnes