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                         DANS LE LYONNAIS.                 137

la ville de Mâcon lève, le 5 mars, une taxe de 540 livres
tournois pour les faire déloger (1).
   Une assemblée avait eu lieu à Tours ; le roi avait conclu
un armistice avec le duc de Suffolk (2) , et ses troupes ,
n'ayant plus rien à faire, étaient revenues dans une contrée
plus riche.
   Le dauphin s'empressa d'envoyer un huissier d'armes pour
leur défendre d'attaquer la Bourgogne. Peut-être y réussit-il
en ce moment. Mais, le 6 mai 1444, Clamecy est pris d'as-
saut et les bords de la Loire sont infestés de brigands (3).
   On apprit bien,au commencement de juin,que les grandes-
compagnies avaient passé en Flandre et qu'elles avaient été
battues complètement dans l'Artois; mais celle nouvelle
n'était pas exacte; ou ce n'était qu'une partie des compa-
gnies qui aurait éprouvé ce second désastre dans les plaines
de Flandres; ou bien, refoulées des pays du nord, elles re-
descendaient rapidement sur celte fertile Bourgogne ; elles
arrivaient.
    Le maréchal accourut : le 18 juin, il passa à Mâcon avec
cent hommes d'armes qu'il renforça peu à peu jusqu'à quatre
mille hommes, avec lesquels il se porta à Semur-en-Auxois
pour leur barrer le passage. Déjà le duc avait averti la ville
de Mâcon de se tenir sur ses gardes. Ils s'arrêtèrent cepen-
dant en Champagne et vers le 20 juillet, « ils étoient en grand
nombre et puissance en la ville de Langres et sur les pays
d'environ. »
    Cependant le roi de France, voulant s'en débarrasser à
 tout prix, cherchait encore à les employer. Il était bien aise
en même temps d'occuper et d'éloigner le dauphin dont

  (1) Berri.
  (2) Id.
  (3) Notes et documents, p. 443.