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138 LES ÉCORCHEURS l'esprit remuant el intrigant lui avait déjà causé assez d'em- barras et l'inquiétait. « Il conclud en son conseil qu'on en- « voyeroit les gendarmes de France... en Allemaigne pour « vivre et faire guerre, cependant que les trêves demour- « roienl en leur vertu (1). » Le dauphin, chargé de cette expédition, envoya à Mâcon un commissaire qui demanda au conseil de ville « ung don pour « lui ayder à supporter les grans charges qu'il a pour geler « les gens d'armes hors du royaulme. » Le passage des troupes appelées par le roi dura longtemps, car elles s'arrêtaient partout pour piller et ravager. Et pour- tant à leur tête étaient de grands capitaines et des hommes célèbres qu'on regrette de trouver au nombre de ces mé- créants. Le 14 novembre, le roi écrivait des lettres « par « lesquelles il défend à Polhon de Sainterailles, Brusac et « à tous autres capitaines eslans soubs le Roy et en son adveu, « qu'ils ne facent, ne souffrent faire ez pays de Mgr le Duc « aucuns domaige, en iceulx pais faire aucuns logeis (2). » Néanmoins , deux mois après, Lyon n'était pas encore débarrassé. Le 2 janvier 1444-45 arriva à Mâcon « ung « escuyer de Mgrle dalphin nommé Jehan Danon, lequel « alloit querre les gens du baslard d'Arminas qui esloyenl « entour Lyon, pour les conduyre devers Mgr le Dalphin à « Montbéliard. » Huit jours après, le bâtard d'Armagnac partait en effet de Lyon avec sa compagnie e( passait par Mdcon (3). Celte petite ville de Montbéliard qu'on allait assiéger appar- (1) Berri. (2) Notes et documents, p. 445 cts. (3) Ce Bâtard d'Armagnac se nommait réellement Jehan de Lcscun. C'est le second personnage designé ainsi. Le premier, plus connu encore, élait André de Piibes, auquel le comte d'Armagnac avaitaccordé le titre de Bâtard par amitié. II fut pendu en Î438 (Quicherat. Rodritjue de Villandrmido).