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                 HÔTEL-DE-VILLE DE LYON.              103
comme inhabitable le monument que nous restau-
rions. Il nous semble, et cela a toujours été pour
nous une règle de conduite, qu'il faut savoir compter
avec les exigences de son temps et de son époque ; et
nous nous sommes souvent laissé conduire par cette
pensée, qu'à notre place, Simon Maupin ou Mansard,
en faisant mieux sans doute, n'auraient certainement
pas sacrifié le vrai et l'utile à un sentiment exagéré
de conservation que je ne trouve qu'au temps où nous
vivons.
   Je conçois que, dans un temps où tant de choses
 ont été discutées, puis détruites sans une réflexion
 assez mûrie, ce sentiment de réaction contre la légè-
reté dont on accuse l'esprit français ait pu se faire
jour. Je me l'explique après tant de violentes se-
cousses, mais je crois qu'il faut en combattre l'exagé-
ration comme une chose qui tendrait à arrêter toute
espèce de progrès, en ravalant la civilisation de l'Occi-
dent au niveau de celle des Chinois. Ceux-ci ne
s'enorgueillissent-ils'pas, au milieu des écroulements
qui dévastent leur empire, d'être depuis dés siècles
en possession des mêmes coutumes et des mêmes
moeurs ?
   Mais laissons là des considérations qui pourront
paraître un peu ambitieuses, appliquées au sujet qui
nous occupe, et revenons à nos travaux.
   Pour garantir l'accès d'un édifice dont la nouvelle
destination augmentait sensiblement l'importance, et
qu'il fallait mettre à l'abri des regards trop indiscrets
et des inconvénients d'un voisinage trop rapproché
de la voie publique, nous avons dû établir une bar-
rière du côté de la place de la Comédie.
   Ici, ne nous reliant en aucune façon aux constru-