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DE LA VILLE DE LYON. 383 question en prenant ces armoiries. Ils ne pouvaient prévoir l'issue du conflit . ni les conséquences qui en découleraient Mais lorsqu'on 1312, un traité solennel passé entre l'archevêque Pierre de Savoie et Philippe le Bel eut réuni définitivement la ville et le comté de Lyon à la couronne de France , les emblèmes assez indécis du sceau des bourgeois se transformèrent tout naturellement en un blason régulier, dont chaque pièce eut sa raison d'être conforme à l'histoire et aux prescriptions héraldi- ques , alors en vigueur. Le pont fortifié, souvenir de la révolte, disparut ainsi que la lune et les étoiles , dont l'existence , du reste , ni le sens ne sont bien assurés. Restèrent donc le lion et les fleurs de lis : le lion emblème de la ville et du comté, les fleurs de lis indiquant que ce n'était plus un fief de l'Empire, un fief des comtes de Forez ou des archevêques, mais une province et une ville de France. Ainsi leurs suppressions dans les temps modernes sembleraient vouloir rompre de nouveau cette unité nationale à laquelle on attache tant d'importance ; car les fleurs de lis , nous ne saurions trop le répéter, signifient la France et l'auguste famille des Bourbons , dont après tout le souvenir n'est pas à dédaigner, les avait adoptées comme telles , car leur blason particulier était un lion entouré de coquilles. A partir de cette époque , Lyon, mis au nombre des villes de France, devint en même temps sui juris ; c'est-à -dire , ayant un pouvoir municipal organisé, ayant des franchises et une existence indépendante du bon plaisir d'un seigneur, que dès lors elle put avoir des armoiries , et composa les siennes avec la plus grande régularité , sans qu'il fût besoin d'édits pour les octroyer ou en régler les pièces. Les fleurs de lis y parurent de droit, soit parce qu'elles indiquaient une époque remarquable dans les fastes de la cité, soit parce q u e , d'après les idées qui présidèrent aux traités qui mirent fin au trouble, elles avaient toujours dû y figurer. En effet, antérieurement au traité de 1312 , un autre traité , non moins solennel , était intervenu, dans lequel en présence de Béraud de Mercœur, gardiateurs et autres commissaires du Roi , plusieurs prélatu , religieux et barons , entre autres le