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DE LA. VILLE DE LYOIS. 377 que des idées confuses. En effet, depuis 1830, on ne s'est pas contenté de mutiler et de détruire cet écusson, on l'a refait de cent façons différentes, plus grotesques les unes que les autres et propres à dérouter ceux qui auraient voulu en pénétrer le sens ; aujourd'hui même que l'on parait être revenu en cela à une manière d'agir moins hostile au sens commun, aujourd'hui que l'on admet enfin que le respect et la connaissance du passé ne sont point des obstacles aux progrès présents et que l'on restaure avec une louable sollicitude les chroniques écrites sur les monuments, nous aurons encore quelques erreurs à signa- ler relativement à ces armoiries. Ces erreurs tiennent à de fausses notions sur l'art héraldique et n o n , comme il y a vingt ans, au mépris de cet art. Les premiers coups portés, après la révolution de juillet, aux armoiries et surtout aux armoiries fleurdelisées, le furent en haine de la famille royale qui portait ces insignes. C'était déjà un acte d'ignorance autant qu'un acte de vandalisme, mais ce qu'il y a d'extraordinaire c'est qu'une fois la tranquillité rétablie on ait continué, de gaîté de cœur, la bévue commencée sous les menaces de l'émeute. Les fleurs de lis n'étaient pas les armes' spéciales de la branche aînée des Bourbons, mais bien celles de la France et l'épée que l'on arracha aux griffes du lion, bien que d'origine récente (1), était un honorable témoignage de la valeur des Lyonnais. N'importe, on raya tous ces titres, puis on fit un mélange de couleurs et de pièces héraldiques à désespérer tous les archéologues. On comprend que l'exagération des théories républicaines proscrive le blason des villes et celui des particuliers comme incompatible avec l'égalité démocratique, mais si l'on fait tant que d'en épargner ou d'en faire revivre quelques uns, il faut que ce soit d'une manière correcte, sans quoi l'on ne fait plus que des images vulgaires et sans valeur et il vaudrait mieux re- noncer tout à fait à ces signes emblématiques et les remplacer par des figures d'une autre espèce. (f) Elle fut concédée par lettres patentes du 27 février 1819, en me moire du siège soutenu par le» Lyonnais contre la Convention.