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346                         LA VÉKITE
que c'est pour y avoir suspendu le magasin entier des décors
contrairement à tous les usages. Il fait rémunération des dé-
penses diverses de la construction du Grand-Théâtre en parallèle
avec celles du théâtre Soufflot, et ne voit pas que si celui élevé
par M. Chenavard a coûté le double , c'est que la nature de ses
matériaux et le soin apporté à son exécution présentent des
gages assurés de durée pour plusieurs siècles, tandis que celui
de Soufflot, construit avec des matériaux de la dernière qualité,
n'a pu vivre plus de soixante et dix ans , et que, par ces consi-
dérations il a été proportionnellement beaucoup plus coûteux
que celui que nous possédons. M. Bellin va jusqu'à reprocher à
M. Chenavard de n'avoir réservé dans son théâtre que 1845
places, outre les loges particulières, et ne dit pas que telles
étaient les conditions du programme imposé aux architectes.
   Enfin il accuse M. Dardel d'avoir suivi les errements des au-
tres architectes en dépensant pour les travaux du Grand-Théâtre
le double de la somme annoncée dans ses devis, et ne prend pas
garde que le Conseil municipal a reconnu que ses devis ne pou-
vaient comprendre les travaux demandés ultérieurement. Il re-
garde les 6,000 fr. d'indemnité accordés à cet architecte comme
un supplément gratuit d'honoraires tandisque c'est la seule chose
qu'il ait reçue.
   Nous demandons si c'est en rappelant les événements d'une
manière aussi inexacte, repoussant toutes les explications, ne
voulant voir obstinément que le côté défavorable des faits, et
s'associant pour cette œuvre, qu'il appelle celle d'un bon citoyen,
(page 49) avec le Journal du Commerce , que M. Bellin pourra
faire ressortir des temps passés ainsi appréciés, une leçon profi-
table pour le présent ? Ne semble-t-il pas à tous que lorsqu'un
auteur est assez heureux pour être averti avant la publication de
son livre de toutes les erreurs, les inexactitudes et enfin de tout
ce qu'il y a à reprendre, il doit saisir avec empressement le moyen
de les éviter, et si ces explications, ces avertissements ne lui
paraissent pas suffisants pour détruire ce qu'il a écrit, il doit au
moins, en historien fidèle et surtout consciencieux, faire connaî-
tre le pour et le contre, ce qui ne l'empêche nullement de don-