Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
316                        M. JULES JANIM.

«  J'ai beau faire , s'écria-t-il(i) , en vain je veux l'éloigner
«  de mon esprit cette image fidèle , elle revient toujours
«  Deuil et douleur, qui n'auront plus de fin ! Tu ne réponds
«  plus à ma voix et je t'appelle en vain à mon aide , ô
«  mon maître et mon ami !.... — Me voila seul.... me voilà
«  abandonné à moi-même, me voilà pris de vertige ; il me
«  semble que je suis frappé à mon tour, que ma raison est
« partie , et, qu'au fond de l'abîme, en vain j'appelle , on ne
«  m'entend pas. On ne m'entend plus, hélas ! j'ai perdu
«  mon idole et j'ai perdu ma confiance. En ce moment je
«  ne suis plus qu'une âme en peine de sa vie , un esprit
«  délaissé , un voyageur aveuglé ; il n'est plus là pour me
« pousser à bien faire , mon juge éclairé , mon sage et
«  prudent conseil , qui depuis vingt ans suivait, la plume à
«  la main , les pages que j'écrivais pour ainsi dire sous sa
«  dictée ; il n'est plus là , me louant parfois , m'arrêtanf
«  souvent, m'encourageant toujours. »
  N'est-ce pas que Quintillien avait bien raison de dire :
Pectus est quod diserlos facit homines.
  Les bornes de ce travail ne nous permettent pas de parler
comme nous l'aurions voulu de Mlle Mars et de M. Hugo qui,
avec Molière, occupent une large place dans t'Histoire de la
Littérature Dramatique. Tout au plus pourrons-nous , en
passant , toucher à ces noms célèbres. Lisez , dans le
deuxième volume , les pages consacrées à la célèbre actrice.
Elle vous apparaît vivante, cette figure que vous croyiez
annéantie pour jamais. Sous la plume si légère , que dis-je ,
sous le pinceau si fin de M. .lanin . renaissent ces traits
oobles et gracieux à la fois : vous la voyez telle qu'elle
était en sa splendeur, el sa splendeur dura jusqu'à son
dernier jour. Vous trouvez même ces choses si fugitives ,

    (1) Tome m , pages 4 4 " el 44K