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308 M. JULES JATS1N. « toutes les tentatives , la réhabilitation de ces hommes « affreux que la France adorait sur l'autel de la Peur. C'est « un vrai malheur, pour un homme ami de son pays , d'as <( sister à un drame chargé de ces impitoyables démentis « donnés aux enseignements de l'histoire, à l'exécration de « nos pères , aux premières leçons de notre enfance , à la « haine et au mépris indestructible de la postérité. » Dans ces deux révolutions de 1830 et de 1848 , dans la dernière surtout, quand le Premier-Paris se taisait devani l'émeute en permanence , et que la prudence eût conseillé au critique de se renfermer dans son domaine littéraire, M. Janin , voyant que le drame n'était plus au théâtre mais dans la rue , y descendait courageusement , sans souci du danger (on avait alors bien autre chose à redouter qu'un avertissement anodin) ; il allait droit à ces monstres hideux que le bouillonnement des sociétés fait , dans les temps de trouble , monter de la vase à la surface, et il les frappait sur la tête. Qui ne se rappelle ces virulantes philippiques contre Châtel , l'évêque primat de l'Eglise Française , Proudhon , etc. , etc. Les a-t-il assez raillé , honni , vilipendé ? — A-t-il assez montré a ce peuple sa folie et sa stupidité de prêter l'oreille aux discours de ces insensés. Que de fois , au beau milieu de l'analyse du vaudeville, n'a-t-il pas planté là tout net, profitant d'un à propos, et l'amoureux et l'amoureuse, pour courir sus au héros du jour, aujour d'hui Louis Blanc , demain Pierre Leroux , etc. Cet homme, ce critique qui ne semblait fait que pour vous raconter l'éternelle intrigue du théâtre, il s'était, en ces temps, fait le défenseur de cette vieille société à laquelle tout le monde jetait la pierre, hélas! * Dans le Journal des Débats, in propriis focis, un homme n'écrivait-il pas au mois d'août 1848 : JLa France est perdue ai l'on n'adopte l'association. Oui, cela a été imprimé dans