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DE GUICHENON. 291
elfe sut rompre les trames des uns et des autres. Guîchenon
était trop judicieux pour ne pas prévoir les calamités que
la mort de Victor-Àmédée allait occasionner à la Savoie «t
à quels commentaires elle donnerait cours. En annonçant
un aussi grave événement à Vaugelas dont la famille était
fixée en Savoie, on le voit s'abstenir de tout commentaire
et se borner à la simple énonciation du fait en termes ambi-
gus,- embarrassés. Cette réticence de sa part témoigne de l'ex-
cessive réserve que l'on mettait alors à s'expliquer sur les
matières qui, même indirectement, touchaient aux affaires
de l'état. On était convaincu que pour le Cardinal les corres-
pondances n'avaient pas de mystère, et on savait assez par
quelles effrayantes répressions il coupait court aux témérités
et aux indiscrétions.
Lettre de Guîchenon à Vaugelas.
Monsieur, après que j'eus reeeu la lettre qu'il vous avoit plu
d'escrire en ma faveur à MM. vos frères, je m'estois disposé de
partir pour Chambéry. Mais la nouvelle de la mort de son Altesse
Royale estant arrivée, je creus qu'il n'estoit à propos de faire ce
voyage, ni de prétendre à fouiller des archives en une saison si
troublée et en un pais où les esprits étoient ou partagés ou
suspendus. J'ay donc réservé cette recommandation pour un
temps plus favorable avec un grand ressentiment de l'honneur
que vous m'avez fait de vous employer à favoriser mes chestifs
desseins. C'est une obligation qui ne mourra jamais en moy et :
qui me rendra toujours, Monsieur, vostre., etc.
GUÃŽCHENON .
A Bourg, ce 1 er Novembre 1637. ;
Les vacances de 1637 ne laissèrent pas d'être utilisées par
fiuichenon au profit de son Histoire de Bresse et de Bugey ;
par une lettre qu'il écrivit à Duchesne au commencement =
*
du mois de février 1638, nous apprenons qu'il visita suc-
cessivement les archives des abbayes de Saint-Rambert et