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ÉTUDES SUR L'HISTOIRE DU DAUPHINÉ. 231 de servilude, il savail au contraire adroitement graduer en- tre eux les charges el les faveurs. Les Allobroges étaient encore trop dangereux, malgré leurs nombreuses défaites pour qu'on pûl leur enlever en même temps leur empire sur le reste de la province el leur organisation antique . On laissa donc, comme nous l'avons dit plus haut, celle tribu si mai pacifiée el si mal disposée pour la domination romaine, en possession de ses anciennes institutions. Elle garda ainsi, comme par le passé, son aristocratique sénat et ses assemblées populaires, mais, comme on savail que celle nation malveillante et indocile était la seule qui fût encore eu élat de faire une guerre sé- rieuse au peuple romain (1), on prit toutes les mesures pour la diviser el l'affaiblir. On donna à quelques-uns de ses prin- cipaux personnages le litre de citoyens romains. C'est ainsi que Caburus le reçut el le transmit à sesfilsFalèrius Procil- his et Falérim Donauturus qui en jouissaient au lumps de César (2). Ces citoyens que Rome se donnait parmi les Allo- broges étaient autant d'espions qui lui faisaient connaître les dispositions des esprits, autant d'instruments qui faisaient prévaloir dans le sénat el dans les assemblées ses inlérôts el ses volonlés. C'étaient eux qui recevaient les prêteurs ou les conseils lorsqu'ils venaient dans les villes Allobroges et ces familiers des gouverneurs (3) étaient toujours proclamés les plus honnêtes gens de la province (4). Mais non contents de ces intelligences, les Romains avaient encore créé un aulre lien entre Rome el les Allobroges : c'était le patronage. Les alliés el les sujets de la République avaient le droit de choisir parmi les principales familles de -Rome des patrons hérédilaires qui devaient les défendre en : i) Cic. Cjt. m , 2 2 . (a) Ctt'.s. I , 47 ; vis , 0 5 . (î) M. 1, 1 9 , 5 3 . ' 7i) !fi>nesiissii!)nm provinciae Galliie, l , 55.