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226 ÉTUDES SUR L'HISTOIRE DU BÀUPHWÉ.
vraienl à la banque el s'emparaient du monopole de l'argent
si bien que, suivant Cicéron, il ne se remuait pas un écu
dans la Gaule, sans l'intervention des Romains (1).
Ces nouveaux venus, gens de rapine et d'avarice, mais
instruments puissants de la domination-romaine, se mêlaient
aux anciens habilanls dans les villes, les bourgades et les
campagnes; tandis que les colons, militairement établis dans
une partie des (erres confisquées, surveillaient tous les mouve
ments des vaincus. La première colonie, fondée en Gaule
fut Narbo Martius (Narbonne) ; Aquae Sextiae n'était qu'un
poste où tenaient garnison des légionnaires (2) , et qui reçut
le litre de colonie latine (3). Quant à Narbonne qui donna
son nom à toute la province, elle n'était pas située dans le
Dauphiné actuel, ni même dans la Provence ; mais elle était
bâtie de l'autre côté du Rhône. Le choix de cet emplacement
ne fut pas indifférent : en «'établissant sur le grand chemin
d'Italie en Espagne, les colons de Narbonne fermaient la
voie militaire que le sénat avait fait construire le long de la
Méditerranée, sitôt après la deuxième guerre punique, dans
un temps où la République ne possédait pas même un pied de
terre dans la Gaule transalpine (4). D'ailleurs, à une époque,
où ils ne se décidaient qu'avec une grande répugnance à en-
voyer des colonies hors de l'Italie (5), les Romains ne vou-
laient pas s'aventurer loin de la mer. A leurs yeux les peuples
de l'intérieur de la province et les Allobroges en particulier
étaient fort mal domptés (maie pacala)(6), el paraissaient
encore capables non-seulement de vouloir, mais d'entre-
(i) Cic. pro Fonteio i.
(i) Sirabotnv, 1S0.
(3) Clin, m , 5.
(4) Polyb. h , 3g ; Sirabon iv, p. 205.
(5) Vell. Patercul. 11, 15.
(6) Cic- Cat. m, aa.