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                  PLATON ET SAINT AUGUSTIN.                    211

voir et rien à réclamer là où ces grands théologiens paraissent
s'appuyer sur quelque texte de l'écriture sainte. Je lis bien ces
paroles de la bible : « et il vit que cela était bon » en tête d'un
des plus beaux chapitres de saint Augustin, sur la divine Provi-
dence ; je vois bien que Bossuet, dans sa Lettre au pape, prétend
fonder sa méthode philosophique sur cette parole de l'Evan-
gile : Considérez-vous attentivement vous-même ; je lis en tête
d'une de ses plus belles élévations sur l'être de Dieu et sur ses
attributs, ce texte de l'écriture : je suis celui qui suis. Mais
je pénètre plus avant, je vais du texte au commentaire, et je re-
connais, à ne pas m'y tromper, ou Platon ou la métaphysique de
saint Thomas ou Descartes.
   Plus on étudiera les grands monuments théologiques, plus on
reconnaîtra combien y est grande, combien y est excellente la
part de la métaphysique. Nous voyons donc avec plaisir un philo-
sophe comme M. Saisset diriger ses études du côté des Pères de
l'église. Nul n'y discernera avec plus d'indépendance, d'équité
et de science . la part de la philosophie de Platon ou d'A-
ristote. C'est un sujet bien digne de son cours du collège de
France. Une manière et une méthode lumineuse qui rappelle
celle de M. Jouffroy, une graude fermeté de sens et de raison,
une élégance soutenue et sans recherche, voilà, avec la connais-
sance approfondie du sujet, les qualités qu'on remarque dans
cette introduction et qui, en général distinguent M. Saisset comme
professeur et comme écrivain.
                                                BOUILLIER.