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tiaviétés. ACADÉMIE DE LYON. — Séance publique du S juillet 1855. Les Revues sont dans une position défavorable pour rendre compte des solennités académiques. Les journaux quotidiens, le soir même ou le len demain d'une séance, en parlent longuement, en signalent les particularités intéressantes, en reproduisent la physionomie. Tout est dit pour la curio- sité. Resterait la tâche plus difficile d'analyser en détail les discours des divers orateurs; mais quelle analyse vaut la lecture des discours eux-mê- mes? Or, les discours que nous avons applaudis avec une nombreuse assis- tance dans la séance du 3 juillet, sont destinés à être publiés dans les Mé- moires de l'Académie, où bien des lecteurs iront les chercher, soit pour raviver un souvenir agréable, soit pour prendre leur part d'un plaisir dif- féré. Aujourd'hui même, la Revue nous offre les vers de M. de Montherot, qui ont excité dans l'enceinte de l'Académie une si vive hilarité. Vous en riez peut être encore, ami lecteur : nous n'avons rien de mieux à faire que de rire avec vous, en souhaitant au spirituel septuagénaire de démontrer longtemps, par sa verve et sa jeunesse de cœur la théorie médicale contre laquelle il s'insurge si gaîment. Faut-il donc qu'une Revue aussi littéraire que la nôtre se condamne au silence sur celte fête de la littérature lyonnaise ? Pouvons-nous sans dé- cheoir ne pas unir notre voix au concert de félicitations qui a remercié M. le président Sauzet du charmant discours par lequel il a ouvert la séance? Ce silence serait de l'ingratitude. Dans un coup-d'œil rapide jeté sur les conditions nouvelles que notre époque a faites à la littérature, M. Sauzet félicitait la province de pouvoir désormais garder ses hommes distingués, jusqu'ici absorbés par la centralisation parisienne. Aujourd'hui, sans sortir de chez soi, tout le monde vit un peu à Paris. Pour jouir des splendeurs de la capitale, il fallait autrefois abandonner la ville natale, dire adieu au toit de ses pères, aux amitiés d'enfance, aux saintes inspirations d'une, vie calme et retirée. Aujourd'hui on garde tous ces biens : puis le jour où on veut se retremper dans l'atmosphère de Paris, revoir le Louvre, assister à une séance de l'Institut ou à un concert du Conservatoire, on s'asseoitpour quelques heures un livre a la main dans un bon fauteuil rembourré, et avant d'avoir terminé la lecture commencée, ô prodige ! on est à Paris ; on a franchi une distauce énorme aussi facilement que l'heureux proprié- taire du tapis enchanté des mille et une nuits. Conclusion, poètes et savants resteront en province, dans ces bonnes villes qui ne sont plus que des faubourgs de Paris, mais où ils trouvent le silence et la retraite nécessaires à l'étude. Nous en avons déjà à Lyon plus d'un exemple que vous connais- sez, cher lecteur, aussi bien que moi. M. Sauzet nous en offrait un nouveau et le plus remarquable, au moment même où sa parole si élégante , si précise, si distinguée développait cette thèse ingénieuse. Quelle merveille que do voir un ancien ministre, un homme politique éminent, un orateur de premier ordre, présider l'académie de sa ville natale, dont il est rede- venu le citoyen, qu'il illustre par les travaux de sa retraite comme jadis par les brillants succès de son début, et cela, sans se condamner, tant s'en faut, à un isolement funeste à la pensée, puisque, en peu de semaines, comme il nous le disait plus élégamment que nous ne pouvons le redire, il venait de revoir Rome et Paris ! Les discours de, M. Morin et de M. Tisserand mériteraient un examen détaille. Rendant compte d'un concours ouvert par l'académie sur la ques- tion des moyens propres à atténuer, pour les ouvriers de notre ville, les crises de la fabrique lyonnaise, concours on M, î>ambuyant a obtenu le