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108 CORRESPONDANCE HNÉD1TK dessins ont depuis longtemps été jugés comme destitués de tout caractère d'authenticité. Si l'on se donne la peine de comparer les chartes qu'il a transcrites avec celles qui se trou- vent dans la publication récente des Monumenta historiœ pa- triœ, on y remarque des erreurs presque à chaque page ; aussi Muralori, dans la préface des Chroniques d'Asti, dit-il de lui ; Guichenonius vir, alioqui multtv eruditionis, sed non semper accuratus, Napione l'accuse d'avoir supprimé dans une charte de 1098 les roots : ex nalione mea, afin de ren- dre d'une démonstration plus facile la thèse de l'origine saxone des princes de Savoie. Enfin, on s'étonne souvent de le voir, dans de certaines opinions de haute conséquence, s'appuyer sur des titres qu'il ne produit pas, et dont ainsi l'on a le droit de révoquer en doute la réalité. » (1) Ce jugement de M. Léon Menabréa peut paraître sévère au premier abord, il n'est qu'impartial , nos propres recherches nous ayant conduit aux mômes conclusions que celles de cet excellent publicisle. La correspondance de Guichenon, relative à l'histoire de Bresse et de Bugey, s'ouvre en octobre 1636 par une lettre adressée au fameux généalogiste Pierre d'Hozier. On com- prend l'intérêt qui portail Guichenon à nouer des relations avec ce personnage, qui alors passait à juste litre pour un prodige de savoir dans le blason et dans l'histoire, sciences qui, en effet, ont entre elles une (rès-étroite affinité. Une conformité de vocation rapprochait instinctivement ces deux hommes. Le goût de Guichenon était aux généalogies et c'est par les généalogies qu'il devait toucher à l'histoire. La réputation de d'Hozier était aussi grande en province et à l'étranger qu'à Paris. Il n'avail pas son pair dans l'art fort estimé alors de dresser des généalogies. On vantait par- (I) De la mare/te des {Ulules historiques en Savoie el en Piémont, depuis le XIV'' siècle jusqu'il nos jours, par M. Léon MennbnV Chamriéry 1839.