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ANNE DE GEIERSTEIN, Si BIEDEBMANN. Bon marchand, dans votre pays, Vous n'aviez pas, pour comble de misères, Des Anglais pour vos ennemis ; Vous ne combattiez pas des frères. Nous avons vu dans nos discords Jusqu'où peut aller la furie ; Sur les vivants et sur les morts On voyait pleurer la patrie. PHILIPSON. Hélas ! hélas ! pour une pauvre fleur Le sang coulait dans nos vallées ; Chaque jour un nouveau vainqueur Faisait des veuves désolées. 0 mon pays, pardonne a ma douleur ! Qui peut sonder sans pleurer tes blessures ! BIEDEBMANN. Chassez ce sombre souvenir, Du temps passé oublions les injures Et regardons vers l'avenir. Vous allez? PHILIPSON. En Bourgogne. B1EDEBMANN. Et nous aussi, peut-être. PHILIPSON. Vers le duc ?... et quand ? BIEDERMANN. Dès demain. PHILIPSON. Ensemble nous pourrons paraître Devant ce fougueux souverain, 6