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l'auguste Prélat, ne sont pas deux sources opposées , des-
quelles découlent des pensées el des opinions contraires. Ce
sont deux sources d'où nous viennent les mômes vérités mo-
rales et religieuses. Ce sont deux émanations du môme père,
des lumières duquel émane tout don parfait (1). »
   Au point de vue esthétique, M. Nettement partage l'admi-
ration de tous les hommes de goùl pour les œuvres qu'on
doit aux siècles de Périclès, d'Auguste el de Louis XIV. De
ce côté il se met d'accord avec les penseurs les plus judicieux.
On le voit donc attaquer, avec une certaine chaleur, la poé-
tique étroite et matérialiste des romantiques ; représenter
M. de Sainte-Beuve comme le porle-drapeau de celte école
« plus puissante à critiquer qu'à fonder » ; louer les critiques
contemporains en proportion de leur attachement aux prin-
cipes traditionnels de l'art, el suivre le romantisme dans ses
phases diverses depuis son origine jusqu'à ses derniers excès.
M. Nettement qui, avec raison , voit le scepticisme dans l'école
romantique , est un peu sceptique lui-même sans trop s'en
douter. Dire que M. Nisard s'est prononcé d'une manière
« trop absolue » pour les classiques ; ajouter qu'il eût élé
plus équitable et en môme-temps plus habile « d'admirer les
chefs-d'œuvre du passé en réclamant pour le présent celte
liberté d'initiative el cette faculté de rechercher des combi-
naisons nouvelles en harmonie avec le mouvement des idées
du siècle et les lois éternelles de l'esprit humain (2) : » dire
encore que « le beau et le vrai quand ils arrivent à la per-
fection des chefs-d'œuvre sont immortels , quelle que soit
l'école, » c'est ne pas croire à l'immutabilité des principes
de l'art, c'est révoquer en doute le témoignage universel de
l'humanité, c'est réellement contester l'existence et la valeur


  (1) Introduction philosophique à l'étude du Christianisme, pag. 23.
     ;2) 1 vol., pag 133. -