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60                             OOUP-D'OEIL
des Mélanges de Jouflïoy, ait comparé Dieu à la Vérité , et
la mission du professeur à un sacerdoce , il n'y a rien dans
cette figure de bien extraordinaire, et il faudrait être bien
prévenu pour y voir l'idée d'un dogmatisme. Quelques pro-
 fesseurs de philosophie ont pu s'égarer; encore ont-ils tou-
jours été blâmés par le maîlre. On devrait bien considérer
qu'ils sont tous restés spiritualistes, que le plus grand nombre
 ne s'est point bazardé dans des voies nouvelles, et qu'il y en
a eu de fort exemplaires. Il esl étonnant, par exemple , que
M. Nettement ne cite pas même M. l'abbé Noirol, qui, pen-
dant toute cette période de 1830 à 1848, môme avant et
 après, a eu à Lyon un enseignement philosophique si élevé
 et si chrétien.
    Il semble trop que c'est l'enseignement général qui esl en
 cause dans le procès de tendance que l'on a fait à Jouffroy,
 bien qu'il n'ait point fail école. Examinons donc en deux mots:
 Jouffroy est une intelligence accablée pour avoir voulu creuser
 trop avant. Quand nous voulons nous expliquer à nous-mê-
 mes , ne trouvons-nous pas en nous un problême incompré-
 hensible? 11 cherchait à expliquer par la raison ce que l'au-
 torité de la révélation lui présentait comme article de foi. Il
 interprétait ainsi la maxime de saint Paul (1). On l'accuse
 de n'avoir pas tout trouvé. Serait-ce trop d'une vie d'homme
 pour l'explication d'une seule vérité de cette nature?Rien
  n'autorise à penser qu'il eût le désir ou la volonté d'ar-
 river à des solutions différentes de celles de la foi. Enfin ,
  élève de l'école normale, il a pu se perdre a force de trop
 chercher, et ensuite ne plus retrouver ses voies, mais il esl
  mort en chrétien; tandis que M. de Lamennais, élevé dans
  un séminaire, est mort en disant : « point d'église, point
  de prêlre ! » Quel danger n'v a-t-il pas a généraliser ainsi

     (V Rationabilc sil obsequium-