Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                 NOTICE SUR CHARLES DE BOURBON.                  '         45
          er
   Le 1 avril 1488, Charles perdit son frère aîné, Jean 1)
de Bourbon, pair et connétable de France (1), qui décéda
dans son château de Moulins, sans laisser d'enfants légitimes.
Cette mort ouvrit en sa faveur une riche et immense succes-
sion qu'il voulut d'abord recueillir en prenant le titre de duc
de Bourbonnais, mais la dame de Beaujeu le prévint en faisant
occuper par les troupes dont elle disposait comme régente,
Moulins et les autres places du duché. Accablé d'infirmités et
persuadé qu'il avait peu de temps à vivre, Charles aima mieux
transiger que de lutter contre sa belle-sœur. 11 abandonna au
sire de Beaujeu les duchés de Bourbonnais et d'Auvergne,
ainsi que toutes les seigneuries dépendantes de la succession
de Jean; il ne se réserva que l'usufruit de la baronie du
Beaujolais et une pension de vingt mille livres (2).
   Charles survécut peu de jours à celle humiliante transac-
tion, car il mourut d'une attaque d'apoplexie le samedi 13
septembre suivant, à huit heures du matin, dans la maison
de François de Gênas, ancien échevin, située sur la rive
gauche de la Saône (3). Aussitôt que la nouvelle de sa mort


   (1) M. de Laurencin de Riverie ayant fait reblanchir l'église de Saint-
Irénée dont il était prieur, l'épitaphe d'Artaud, comte de Forez, qui n cîai
pas gravée mais peinte, fut effacée, « ce dont feu Monsieur de Bourbon,
jadis connétable, fut fort marri, parce qu'il y était fait mention du seigneur
de Beaujolois, et fit grande instance que l'on remît l'épitaphe comme ii
étoit auparavant. » Paradin, p. 112.
   (2) Àchaintre, 1, 2 1 1 ; M. de La Carelle, Hist. du Beaujolais, i, 226.
   (3) C'est ce que nous apprend un acte capitulaire du même jour. C'est
donc par erreur que les historiens ont placé à plusieurs autres dates le jour
de sa mort.
   — François de Genaz avait été mercier et espinollier ; c'est la profession
qu'on lui donne dans la liste des maîtres de métiers qui concoururent à
l'élection des cehevins le 6 dée. 14T2. Je présume qu'il était frère du Do-
minicain Jean de Gcnas. (Voyez notre Bibliogr. lyonn. du sv^s., 3 e partie,
p. 119). On lit dans le Bulletin des Comités hislnriq., année 1851, p. 233,