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NOTICE SUR CHARLES DE BOURBON. 43 Deux des foires de Lyon, celle de Pâques et celle de la mi-août, avaient été, par ordre du roi, transférées à Bour- ges (1)-, le Consulat et le Chapitre s'étant adressés à Mgr de Lyon, qui était alors à Paris, ne tardèrent pas à espérer qu'elles leur seraient prochainement rendues. Bientôt on apprit que l'auguste prélat se disposait à revenir dans sa métropole, et il fut arrêté qu'on lui ferait une entrée solem- nelle. Cette entrée eut lieu le 6 décembre; tout le corps mu- nicipal, suivi d'un nombreux cortège, se rendit sur la route d'Ecully;à son arrivée, Monseigneur, après avoir été compli- menté, monta à cheval avec tous les gens de sa maison et se ren- dit dans son palais, au milieu d'une foule immense. Le Consu- lat, au nom de la ville, lui fit un présent de millelivrestournois. Le 19 juin 1486, Jeanne de Bourbon, épouse de Jean de Châlons, prince d'Orange, vint faire une visite au Cardinal, son frère. Deux serviteurs du prélat se rendirent de sa part au Consulat pour lui annoncer que les religieux (probablement les Augustins) « chargés de la conduite des jeux et du Mys- tère de la Passion, qui, naguère, avaient été mis en regard du public (2), venoient de lui présenter requête pour avoir don de quelque somme à l'effet de fournir aux frais de plusieurs personnages du Paradis qui ne sauroient paroistre (1) Les habitants de Bourges luttèrent pour conserver ces foires, et les retinrent jusqu'au 22 Juillet 1487, jour auquel un grand incendie détruisit une partie de leur ville ; mais déjà , et par lettres patentes du mois de mai précédent, Charles VIII, à la requête du Cardinal de Lyon et du Connétable de Bourbon, avait autorisé l'établissement de deux foires franches à Lyon ; cependant ces lettres n'ayant pas été entérinées dans les délais fixés par les ordonnances, le roi les confirma par de nouvelles lettres du 23 juin 1488. Voyez Le Prest gratuit, par Catherinot, p. 39 ; les Mémoires sur Troyes, par Grosley, r, 491 ; nos Documents sur Lyon, année 1485. (1) Clerjon, Hist. de Lyon, îv, 69. — C'est sans doute à la dernière entrée du Cardinal de Lyon que le Mystère de (a Passion avait été mis na- guère en regard du public.