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POUR L'EXPOSITION DE 1855. 29 droits qui entravent son essor en renchérissant sa matière première. Tarare, soit indifférence, soit pour tout autre motif, s'est presque abstenu à Londres. Aussi a-t-il laissé en- lever par sa rivale la Suisse la palme décernée aux mousse- lines-unies, palme qu'il lui eût été au moins possible de parta- ger. Mais cette fois cette active et industrieuse cité s'est mise en mesure de prendre une éclatante revanche. Quatre-vingt- un fabricants se présentent dans l'arène. Leurs produits pres- que tous réunis dans une vitrine collective, organisée par les soins de la Chambre consultative des arts et manufac- tures, exposeront aux regards une magnifique collection de tissus unis, d'une finesse incomparable, d'une légèreté mer- veilleuse, de mousselines brodées, dont chaque dessin, cha- que broderie, est. comme l'empreinte inimitable de l'imagi- nation et du goût français. Quand on a parlé de la soierie lyonnaise, des mousselines de Tarare, il semble en général qu'on ait résumé en ces deux mots toute l'industrie du département du Rhône. Il est vrai que si on veut n'avoir égard qu'au nombre de bras employés au travail de la soie et du coton, ainsi qu'a la va- leur des produits fabriqués, la soierie, la fabrique de mous- seline représentent bien réellement la plus grande part de l'activité et de la richesse industrielle de nos localités. Mais qu'on écarte un instant ces deux industries dont l'éclat fait pâlir, efface tout ce qui les environne, on ne tarde pas à s'apercevoir que bon nombre d'autres arts industriels flo - rissent parmi nous, qui, eux aussi, jouent leur rôle dans la richesse du pays et contribuent pour leur part à répan- dre au loin et glorieusement le nom de Lyon, le nom de la France. Jetez les yeux sur la liste des exposants des autres catégories, et vous verrez combien d'industries variées sont encore exercées chez nous, qui pourraient suffire a illustrer un département ; examinez les produits de leurs