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                  KTATS-GÉNÉRAUX DE 1 5 8 8 .                 455

service dans les armées du roi, fût déchu de ses privilèges
de noblesse.
   Les propositions relatives à la gendarmerie témoignaient
combien les vexations des gens de guerre étaient devenues in-
tolérable pour la nation. On y réclamait le désarmement des
seigneurs qui étaient demeurés possesseurs ou détenteurs de
pièces d'artillerie, et la démolition de toutes les citadelles que
le gouvernement avait fait construire depuis les Etats d'Or-
léans.
   Le cahier s'expliquait ensuite sur les aliénations partielles
du domaine royal, sur les usurpations pratiquées au préjudice
des villes, sur les dégradations commises dans les forêts de la
couronne, et sollicitait la répression de tous ces abus ; il ré-
clamait avec instance l'abaissement des tailles au taux où elles
étaient lors du règne de Louis XII, et la consécration formelle
du principe fondamental qu'aucune imposition ne pouvait être
établie sur le peuple, sans le consentement des Etats géné-
raux. On demandait aussi que tous les citoyens fussent in-
distinctement tenus de contribuer aux dépenses d'entretien
des villes, hôpitaux, églises, collèges et autres établissements
publics, ainsi qu'aux frais de la guerre entreprise contre les
hérétiques, et que les nobles fussent tenus au paiement des
tailles pour les biens roturiers dont ils étaient propriétaires.
   Enfin, le cahier du tiers-état indiquait diverses mesures
propres à régulariser l'administration des finances et à pré-
venir la distraction des deniers publics ; il exprimait le vœu
que les baux à ferme du domaine royal, des greniers à sel et
autres subsides fussent passés sur les lieux, qu'aucune alié-
nation ou engagemeni intéressant le domaine royal ne pût
avoir lieu sans l'agrément des Etats, qu'il fût permis aux gens
du tiers-état de tenir fiefs et d'en acquérir sans être sou-
mis aux contributions qui frappaient cette espèce d'immeu-
bles, et que les étrangers fussent absolument écartés des fer-